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Face à la pénurie des talents et à leurs exigences de plus en plus pointues, les recruteurs doivent user de nouveaux moyens pour attirer de nouveaux candidats. Alors, peut-on encore parler de "recrutement" ?
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Recruter, une idée du siècle dernier ?

Recruter, une idée du siècle dernier ?

 

Depuis le 18éme siècle, le mot recrutement a mauvaise connotation : le sergent recruteur à l’affut des candides et des désespérés ne lésinait pas sur les arguments, et, de la chopine de ratafia au coup de gourdin sur l’occiput (si le candidat se regimbait), imposait un rapport de force peu respectueux des choix individuels pour remplir le contingent.

Face à l’abondance de candidats des années 1970/80, puis les approches de séduction pour contrer la pénurie de postulants à partir de 1990/2000, certaines méthodes de sélection en sont restées au rapport de force entre recruteurs et candidats. Subsistait l’idée sous-jacente qu’au final, l’une des parties gagne sur l’autre et que des distorsions plus ou moins accusées avec la réalité sont « de bonne guerre » pour arriver à ses fins.

 

La « guerre des talents » : un combat d’arrière-garde qui ne concerne pas les talents milléniaux 

Conscients que leur parcours connaitra plusieurs étapes et de possibles bifurcations, les talents d’aujourd’hui sont curieux de faire des « rencontres » professionnelles qui développent leurs compétences, et sont désireux de s’accomplir pleinement dans une écologie personnelle, où la recherche de sens et le bien être priment sur le niveau de rémunération.

Ils vivent des expériences, saisissent des opportunités, zappent en fonction de leur vie personnelle. En conséquence, mener une lutte compétitive pour les capter et s’assurer de leur talent, c’est commettre un contresens sur ce qui constitue l’essence de leurs modes de vie et leurs motivations.

 

Qu’il soit interne ou externe, le recrutement est à présent une rencontre entre une offre de mission par l’entreprise et une opportunité de parcours pour le postulant. On parle même d’un deal collaboratif « temporaire et renouvelable sans limite » entre l’entreprise et le salarié, où la personne du candidat et son projet de vie pour les 3 à 5 années à venir sont déterminants, au-delà des diplômes, des connaissances et des compétences métiers.

 

 

Des erreurs de casting qui coûtent cher aux entreprises…

Selon une étude de Development Dimension International, 1 recrutement sur 8 est perçu comme un échec et 50% des entreprises jugent leur processus de recrutement inefficace.

Dans la liste des brèves rencontres professionnelles, l’initiative de la rupture revient en majorité :

  • Aux candidats : 42 % déclinent l’offre qui leur est faite en fin de processus de sélection. Ils ont validé la désirabilité de leurs compétences, nourri la connaissance de leur marché d’emploi, renforcé leur réseau prospectif, car le recruteur les gardera en base de données, et préfèrent tout compte fait attendre une opportunité plus en phase avec leur projet de vie.
  • Aux salariés : 13% des recrutements en CDI ne sont pas confirmés à l’issue de la période d’essai et 36,1% sont rompus avant le premier anniversaire, le plus souvent à l’initiative du salarié.

Dans 70% des cas, le processus de mobilité interne est déclenché par les collaborateurs, qui deviennent alors réceptifs aux sollicitations externes. Le taux de turnover en entreprise en France pourrait dépasser les 15% en 2018 (Hay group).

… et qui impactent le collectif.

« 52% des DRH estiment qu’un recrutement inadapté cause une baisse de productivité chez les autres collaborateurs. 27% pensent que cela pèse sur le moral des équipes. »

Le besoin de cohérence, de collaboration et de sens s’exprime aussi au travers des réactions de l’entourage face à un nouvel embauché ou nouveau promu qui n’est pas à sa place, pas suffisamment accompagné ou à contre-emploi.

Au-delà de la déperdition de performance que l’inadéquation entre la personne et la mission peut engendrer, c’est la vision de l’entreprise, son discernement et sa sensibilité à l’humain, en fait son « flair » de mammifère, qui est discrédité, le plus souvent en la personne du DRH, mais également du manager.

Vous l’aurez compris, les erreurs de casting peuvent coûter cher aux entreprises, et les éviter est devenu un des enjeux majeurs de la plupart d’entre elles. Dans notre prochain article, nous vous donnerons quelques conseils pour choisir au mieux vos talents, et leur donner envie de devenir ambassadeurs de votre marque.